mercredi 13 mai 2009

Pot-pourri sans vert-de-gris

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Avertissement: la lecture de ce message est déconseillé aux jeunes marmottes ainsi qu'aux gens pressés n'ayant pas beaucoup de temps devant eux. Prière de prévoir minimum 2 semaines de vacances payées avant de s'attaquer à ce texte contenant un trop grand nombre de mots pour être lu sans l'ingestion d'une bonne dose de caféine ou d'un litre de sucre bon marché. Bonne chance aux valeureux quelconques qui tenteront l'aventure. Je leur souhaite de faire partie des quelques survivants. Bonne lecture!
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Si certains d'entre vous étaient heureux de mon absence prolongée, je suis franchement désolé de vous apprendre que j'écris un nouveau billet en ce moment même. J'espère par contre que la majorité de mes Lecteurs Quelconques avaient réellement hâte que je revienne ajouter de nouvelles suites de mots qui se tiennent un peu ici plutôt que d'allonger ma période d'inaction d'encore quelques jours. Depuis quelques minutes, je tente de trouver une façon de justifier mon manque d'implication depuis une semaine, mais je ne suis parvenu qu'à une simple évidence, je n'avais pas le goût de pianoter des textes intelligemment construits (je crois qu'ils le sont tout de même un peu) ces derniers temps. Je pourrais aussi vous sortir que je vous ai écrit un long texte à la dactylo et que mon rottweiler l'a mangé en m'arrachant quasiment la main avec ses crocs tranchants. Malheureusement, je n'ai ni dactylo ni rottweiler pour vous prouver ces âneries et la seule chose qui a des crocs tranchants dans la Maison Quelconque est un être vivant parfois ténébreux se nommant affectueusement Soeur Quelconque.
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Trêve d'insultes poétiques envers ma soeurette adorée, j'ai décidé de compenser ma promesse non-tenue non pas par une longue anecdote mais plutôt par un pot-pourri de faits vécus ou de mini-événements-réactions-attitudes de la Clientèle Quelconque qui reviennent de temps à autre et qui me surprennent toujours autant. Bref, je démystifie pour vous une partie de la vérité librairienne tout en confirmant et infirmant des mythes et en dénoncant des comportements qui semblent se propager dans la populace clientèlogène quelconque malgré mes nombreuses tentatives de calmer les ardeurs menaçantes des clients mécontents et malgré mes explications répétées aux incompréhensifs les plus bornés et erronés. C'est ici que prend fin l'introduction, pour ceux qui trouvent déjà ça long, c'est le temps de quitter ou d'aller vous chercher un café puisque ça ne fait que commencer!
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J'aimerais tout d'abord parler d'une certaine race de clients qui osent ouvrir leur bottin de quartier, chercher notre numéro de téléphone pour ensuite le composer afin de vérifier que nous sommes ouverts. La démarche en soi n'a rien d'insultant, mais c'est par la suite que ça se gâte. Une minorité des gens qui font cette combinaison de gestes ont un minimum de savoir vivre pour nous poser une question au sujet de l'heure de fermeture ou d'un titre en particulier même si l'interrogation est banale et relève de la politesse. Déplorablement, la forte majorité des clients faisant de cette clique des "J'appelle pour savoir s'ils sont ouverts'' semblent oublier que nous sommes des êtres humains avant d'être des employés répondant au téléphone. Je ne comprendrai donc jamais comment quelqu'un peut appeler dans un commerce afin de s'informer des heures d'ouverture et raccrocher aussitôt qu'on répond au téléphone en se disant: ''Ils sont ouverts!''. Parfois, ils considèrent qu'expliquer la raison de leur raccrochage rapide en quelques mots suffira à satisfaire leur interlocuteur. C'est ce genre de décision qui m'ont fait vivre des conversations aussi brèves que: ''Ah, vous êtes ouverts! Cloc.'', "Hey Marie! Sont ouverts! Cloc.'' ou encore ''Yeah! C'est ouvert! Cloc.''...
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Je ne peux pas croire qu'un court et simple discours comme celui qui suit leur soit trop demandé: ''Bonjour jeune homme! Je suis désolé de vous déranger mais j'habite un peu loin alors je voulais vérifier que vous étiez ouvert en ce jour férié (puisque c'est souvent ces jours-là que ça arrive) avant de me déplacer.'' Je ne peux donc pas croire que deux-trois phrases sympathiques peuvent coûter trop cher à ces gens-là pour qu'ils nous accordent un minimum d'attention et de considération. N'ayant pas trouvé de réels moyens d'expliquer ma façon de penser à ces personnes aux cordes vocales lambineuses, je réponds toujours au téléphone quand je suis à la Librairie Quelconque, même si nous sommes fermés depuis une heure ou deux puisque ça arrive parfois que je m'y trouve encore pour compléter mes tâches pas toujours (mais souvent) passionnantes. Ce n'est pas une vengeance meurtrière, mais j'espère un jour répondre à quelqu'un une fois que nous sommes fermés et qu'il me ferme la ligne au nez en se disant qu'il a le temps de venir faire ses achats. Ça sera déjà ça de gagné... J'ai choisi de vous parler de ces clients manquant de respect puisque la Fête-de-la-Reine-de-Dollard-des-Ormeaux-des-Patriotes-de-en-veux-tu-en-vlà-des-fêtes-quelconques s'en vient et que je crains qu'ils prolifèrent encore une fois sur nos lignes téléphoniques en cette journée fériée ou tout le monde se demande qu'est-ce qui est ouvert et qu'est-ce qui est fermé! Je me croise les doigts...
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Sans vouloir avoir l'air de blaster les clients tout le long du message, je continue dans la même direction en mentionnant à quel point j'ai de la difficulté à rester de glace devant les gens qui semblent m'accuser de vol, de trahison ou de meurtre matériel lorsque le livre qu'ils ont ou vont commandé est épuisé ou discontinué. Est-ce que je suis le seul à ne pas être surpris lorsqu'un livre sur la numérologie ou le taekwondo d'un auteur quelconque publié par une maison d'édition quelconque il y a plus de dix ans ne soit plus disponible sur le marché? On s'entend que les réimpressions ne doivent pas être méga conseillées quand un livre se vend à quelque chose comme cent exemplaires à travers tout le Québec.
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Cela ne représente qu'une moitié de ce genre d'intervention de la part de ma Clientèle Quelconque puisqu'une autre partie d'entre eux ne sont pas en colère parce que leur livre est épuisé, mais bien parce que le dernier tome de la série qu'ils adulent n'est pas encore paru. Plutôt que d'en vouloir à l'auteur, à l'éditeur, à l'imprimeur ou au distributeur, ils s'acharnent sur le Jeune Libraire Quelconque que je suis parce que le livre était prévu pour le 1er et qu'on est aujourd'hui le 5 et que le livre n'est toujours pas arrivé. Ces gens sont les mêmes qui engueulent les commis de station-service au sujet du prix de l'essence exorbitant et les mêmes qui s'emportent contre les caissières à l'épicerie parce qu'il ne reste plus de papier de toilette dont le spécial finissait aujourd'hui.
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Autrement dit, je n'accuse personne en particulier puisque ça arrive tellement souvent que ce serait impossible de choisir un gagnant. Seulement, je l'écris et le déclare dans l'espoir que je réussirai à décourager la prochaine personne qui tentera de m'inculper de la disparition du titre qu'elle recherche ou de la lenteur avec laquelle l'auteur qu'elle admire rédige ses romans. Je ne contrôle ni le phénomène de l'offre et de la demande, ni le nombre de fois où le syndrome de la page blanche affectera votre écrivain favori. Je dois également vous souligner que certains d'entre eux, plutôt que de se fâcher, préfèrent croire en mon incompétence plutôt qu'en l'épuisement de leur livre ou de la non-parution du tome tant attendu. ''Je vais aller chez Archambault, ils l'ont sûrement reçu!''. Oui! Oui! Bonne chance...
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Cela m'amène à vous parler d'un autre type de clients qui sont toujours prêts à se battre pour ne pas modifier quelque peu le titre ou l'auteur du livre qu'ils recherchent par la force d'un orgueil quelconque qu'il m'est difficile de comprendre. Ceux-là sont définitivement enclins à penser que je suis un incompétent fini qui ne connaît pas son stock plutôt que d'accepter le fait qu'ils se sont trompés. Je vous épargne d'autres élucubrations sans exemple et vous raconte quelque chose qui s'est passé il y a deux ou trois jours. Un client qui vient à la Librairie Quelconque occasionnellement se présente à mon comptoir alors occupé par une collègue quelconque et moi-même et nous demande si nous avons les livres de Wayne Ryder. Elle commence à chercher dans la base de données pendant que je songe intérieurement que ça ne me dis rien du tout. Finalement, elle ne trouve rien ni dans notre système, ni dans celui qui nous permet de commander les livres que nous n'avons jamais reçu et qui ne sont donc pas répertoriés dans notre programme de classement.
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On demande alors au client s'il connaît le titre et il nous dit que ça ressemble à Changez votre vie et vos pensées. Un flash se fait alors dans ma tête puisque je pense à l'auteur de psychologie Wayne W. Dyer qui a écrit un livre avec un titre semblable. Je cherche donc dans le système et trouve le titre suivant: Changez vos pensées, changez votre vie par Wayne W. Dyer. Je fais donc part de ma découverte au client qui au lieu d'abdiquer et d'accepter que je lui montre le livre, me dit qu'il est certain que ce n'est pas Dyer mais bien Ryder même si le titre semble être pas mal pareil! J'insiste donc en disant que JE suis pas-mal-très-certain-méga-sûr-que-j'ai-trouvé-son-livre. Cependant, il me dit qu'il serait pas-mal-très-méga-full-genre-style-surpris que ça soit Dyer le nom de l'auteur. Plutôt que de m'obstiner pendant 45 minutes avec Tête-de-cochon-quelconque, je décide d'aller chercher le livre en question et de lui présenter. En voyant le livre, le client comprend qu'il avait tort mais il me remercie rapidement sans s'excuser, trop lâche pour admettre qu'il s'était trompé. Je le regarde donc se diriger vers la caisse en souhaitant secrètement qu'il lise attentivement les propos de Wayne W. Dyer et qu'il finisse par Changer ses pensées et changer sa Tête-de-cochon quelconque...
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Je m'adresse finalement à ceux qui ont survécu à l'interminable lecture de ce texte sans fin. Ça suffit pour aujourd'hui, mais je reviendrai (plus rapidement que la dernière fois) avec une deuxième partie de Pot-pourri sans vert-de-gris puisque des clients comme ça, j'en ai des tonnes de copies (copyright P-K. Pédalo). Je vous demanderais seulement de ne pas envoyer de message à Blogger pour les insulter parce que je n'écris pas aussi souvent que vous le souhaitiez. Ils n'y sont pour rien, je viens de vous en parler! Un peu de gros bon sens quelconque, pardieu!!! :-)
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10 commentaires:

  1. HAHAHAHAHAHA!!!! Je me suis délectée de ton texte, vraiment, une perle du genre! :-)

    Travaillant aussi en service à la clientèle, j'en ai vu de toutes les couleurs, et je me reconnais dans tes réactions; mais elles sont si bien dites que je ne peux qu'en rire!

    Merci de ce fou rire, il m'a fait le plus grand bien!

    Au plaisir de lire d'autres billets, et étant armée d'un café, j'avais tout mon temps! :-)

    -xxx-

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  2. Après deux café et un paquet de cigarettes ,je suis finalement venu à bout de se billet qui rembourse amplement cette dette encourue.
    Quel délice voluptueux de fous rires créer par tes réparties que tous ceux qui ont travaillés dans le domaine public approuvent...
    Je vais me faire un devoir de revenir quotidiennement me ressourcer dans ton blog...

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  3. Je suis bien content que ça vous ait plu! Cependant, je vous avertis d'avance que je travaillais hier et aujourd'hui et que je ne crois pas me sauver durant une journée complète de la Librairie Quelconque avant mercredi. J'ai également les Soirées Quelconques occupées alors le prochain billet tardera un peu. À mon avis, dimanche ou lundi sont tout de même des dates de tombée envisageables!

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  4. Encore une fois, je m'incline devant ton talent d'écrivain. Peut-être vendras-tu un jour ton roman quelconque à la Librairie Quelconque, à la manière de Mère Indigne?

    Je serai partie jusqu'à la fin juin en Italie,je n'aurai donc pas le temps de te lire durant ce temps. Mais saches que tu me manqueras, et que je reviendrai te lire dès mon retour au pays! À bientôt!

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  5. Dépendante effective: Bon voyage alors!!! Au rythme où j'écris mes textes ces temps-ci, tu ne manqueras pas grand-chose...

    Et puis tes élucubrations de dépendance aux hormones masculines qui t'entourent me manqueront aussi en passant! :P

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  6. Je découvre avec énormément de plaisir ton blogue "pas-du-tout-quelconque". Là, je vais en impressionner plus d'un : sans café, sans cigarettes et sans chips, je suis venue à bout de ton billet! Bravo, je m'abonne immédiatement et au plaisir de te relire!

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  7. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  8. Encore, encore! J'adore les anecdotes en lien avec les clients, surtout avec les livres!

    J'en ai également sur les gars qui abordent une fille en leur parlant du livre qu'elle lit... C'est ainsi que J.K Rowling est devenu un célèbre auteur américain et Harry Potter un philosophe... Le pire? Il était sérieux!

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  9. MAIS OÙ ES-TU DONC? Jeune Libraire Quelconque, tu as disparu du web depuis... 6 semaines!!! Ciel, j'ai eu le temps de partir en voyage et d'en revenir et je n'ai même pas le bonheur de te lire. Je m'ennuie bon!

    À bientôt, je l'espère!

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  10. Bien le bonjour, Jeune Libraire Quelconque. Je viens de découvrir ton blog et j'adore !! Et je ne peux que répéter une phrase de Dépendante effective : "Peut-être vendras-tu un jour ton roman quelconque à la Librairie Quelconque, à la manière de Mère Indigne?". En tout cas, je te le souhaite !

    Chantale.

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